Charles Baudelaire "À Théodore de Banville" paroles

Traduction vers:deesitptru

À Théodore de Banville

Vous avez empoigné les crins de la DéesseAvec un tel poignet, qu’on vous eût pris, à voirEt cet air de maîtrise et ce beau nonchaloir,Pour un jeune ruffian terrassant sa maîtresse.

L’œil clair et plein du feu de la précocité,Vous avez prélassé votre orgueil d’architecteDans des constructions dont l’audace correcteFait voir quelle sera votre maturité.

Poëte, notre sang nous fuit par chaque pore ;Est-ce que par hasard la robe de Centaure,Qui changeait toute veine en funèbre ruisseau,

Était teinte trois fois dans les baves subtilesDe ces vindicatifs et monstrueux reptilesQue le petit Hercule étranglait au berceau ?

(1842)

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