La Robe et l'Échelle
T'avais mis ta robe légèreMoi, l'échelle contre un cerisierT'as voulu monter la premièreEt après
Y a tant de façons, de manièresDe dire les choses sans parlerEt comme tu savais bien le faireTu l'as fait
Un sourire, une main tendueEt par le jeu des transparencesCes fruits dans les plis du tissuQui balancent
Il ne s'agissait pas de monter bien hautMais les pieds sur les premiers barreauxJ'ai senti glisser le manteauDe l'enfance
On n'a rien gravé dans le marbreMais j'avoue souvent y penserChaque fois que j'entends qu'un arbreEst tombé
Un arbre, c'est vite fenduLe bois, quelqu'un a dû le vendreS'il savait le mal que j'ai euÀ descendre
D'ailleurs en suis-je descenduDe tous ces jeux de transparence,Ces fruits dans les plis des tissusQui balancent ?
J'ai trouvé d'autres choses à faireEt d'autres sourires à croiserMais une aussi belle lumièreJamais
À la vitesse où le temps passeLe miracle est que rien n'efface l'essentielTout s'envole en ombre légèreTout sauf ce goût de fièvre et de miel
Tout s'est envolé dans l'espaceLe sourire, la robe, l'arbre et l'échelleÀ la vitesse où le temps passeRien, rien n'efface l'essentiel
J'ai trouvé d'autres choses à faireEt d'autres sourires à croiserMais une si belle lumièreJamais
Et voilà que, du sol où nous sommes,Nous passons nos vies de mortelsÀ chercher ces portes qui donnentVers le ciel