Les Jardins du casino
Les musiciens sortent leurs moustachesEt leurs violons et leurs saxosEt la polka se met en marcheDans les jardins du casinoOù glandouillent en papotantDe vieilles vieilles qui ont la grattouilleEt de moins vieilles qui ont la chatouilleEt des messieurs qui ont le tempsPassent aussi, indifférentsQuelques jeunes gens faméliquesQui sont encore confondantL'érotisme et la gymnastiqueTout ça dresse une muraille de ChineEntre le pauvre ami PierrotEt sa fugace ColombineDans les jardins du casino
Les musiciens frétillent des moustachesEt du violon et du saxoQuand la polka guide la démarcheDe la beauté du casinoQuelques couples protubérantsDansent comme des escalopesAvec des langueurs d'héliotropeDevant les faiseuses de cancansUn colonel enciviléPrésente à de fausses duchessesCompliments et civilitésEt baisemains et ronds de fessesTout ça n'arrange pas, on le devineLes affaires du pauvre PierrotCherchant fugace ColombineDans les jardins du casino
Et puis le soir tombe par tachesLes musiciens rangent leurs saxosEt leurs violons et leurs moustachesDans les jardins du casinoLes jeunes filles rentrent aux tanièresSans ce jeune homme ou sans ce veufQui devait leur offrir la litièreOù elles auraient pondu leur œufLes vieux messieurs rentrent au bercailRetrouver le souvenir jauniDe leur Madame BovaryQu'ils entretiennent vaille que vailleEt ne demeure que l'opalineDe l'âme du pauvre PierrotPleurant fugace ColombineDans les jardins du casino, du casino.