C’était l’hiver
Elle disait: « J’ai déjà trop marché,mon cœur est déjà trop lourd de secrets,trop lourd de peines. »Elle disait : « Je ne continue plus,ce qui m’attend, je l’ai déjà vécu,c’est plus la peine. »
Elle disait que vivre était cruel,Elle ne croyait plus au soleil,Ni aux silences des églises.Même mes sourires lui faisaient peur,C’était l’hiver dans le fond de son cœur.
Le vent n’a jamais été plus froid,La pluie plus violente que ce soir-là,Le soir de ses vingt ans,Le soir où elle a éteint le feuDerrière la façade de ses yeuxDans un éclair blanc.
Elle a sûrement rejoint le ciel,Elle brille à côté du soleil,Comme les nouvelles églises.Mais si depuis ce soir-là je pleure,C’est qu’il fait froidDans le fond de mon cœur.