La complainte de la butte
En haut de la rue Saint-VincentUn poète et une inconnueS'aimèrent l'espace d'un instantMais il ne l'a jamais revue
Cette chanson il composaEspérant que son inconnueUn matin d'printemps l'entendraQuelque part au coin d'une rue
La lune trop blêmePose un diadèmeSur tes cheveux rouxLa lune trop rousseDe gloire éclabousseTon jupon plein d'trous
La lune trop pâleCaresse l'opaleDe tes yeux blasésPrincesse de la rueSoit la bienvenueDans mon coeur blessé
Les escaliers de la ButteSont durs aux miséreuxLes ailes des moulinsProtègent les amoureux
Petite mendigoteJe sens ta menotteQui cherche ma mainJe sens ta poitrineEt ta taille fineJ'oublie mon chagrin
Je sens sur ta lèvreUne odeur de fièvreDe gosse mal nourriEt sous ta caresseJe sens une ivresseQui m'anéantit
Les escaliers de la ButteSont durs aux miséreuxLes ailes des moulinsProtègent les amoureux
Mais voilà qu'il flotteLa lune se trotteLa princesse aussiSous le ciel sans luneJe pleure à la bruneMon rêve évanoui...