Jean Ferrat "Les poètes" paroles

Traduction vers:deennl

Les poètes

Je ne sais ce qui me possèdeEt me pousse à dire à voix hauteNi pour la pitié ni pour l'aideNi comme on avouerait ses fautesCe qui m'habite et qui m'obsède

Celui qui chante se tortureQuels cris en moi quel animalJe tue ou quelle créatureAu nom du bien au nom du malSeuls le savent ceux qui se turent

Machado dort à CollioureTrois pas suffirent hors d'EspagneQue le ciel pour lui se fît lourdIl s'assit dans cette campagneEt ferma les yeux pour toujours

Au-dessus des eaux et des plainesAu-dessus des toits des collinesUn plain-chant monte à gorge pleineEst-ce vers l'étoile HölderlinEst-ce vers l'étoile Verlaine

Marlowe il te faut la taverneNon pour Faust mais pour y mourirEntre les tueurs qui te cernentDe leurs poignards et de leurs riresA la lueur d'une lanterne

Etoiles poussières de flammesEn août qui tombez sur le solTout le ciel cette nuit proclameL'hécatombe des rossignolsMais que sait l'univers du drame

La souffrance enfante les songesComme une ruche ses abeillesL'homme crie où son fer le rongeEt sa plaie engendre un soleilPlus beau que les anciens mensonges

Je ne sais ce qui me possèdeEt me pousse à dire à voix hauteNi pour la pitié ni pour l'aideNi comme on avouerait ses fautesCe qui m'habite et qui m'obsède

(Louis Aragon - 1897 - 1982)

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