J'arrive à toi
J'arrive au port les mains videsJ'arrive au soir sans compterEt à chaque matin à vide il me faut recommencerJ'arrive au front sans sagesseJ'arrive à l'age sans raison
C'est sur qu'on vit de justesseC'est sur qu'on vit sans façonJ'arrive à toi par miracleAprès de longues annéesAprès des siècles d’obstaclesEt des lundis, des lundis tristes à pleurer
Je n'arrive à rien qui consoleJe n'arrive à rien qui prétendJe n'arrive à rien qui s'envoleÀ rien qui défie le temps
Et s'il arrive qu'une étoileSur nous se penche un instantC'est sur qu'la vie nous dévaleC'est sur qu'elle nous entreprendJ'arrive à toi par miracle après de longues annéesÀ consulter les oraclesEt à guetter, à guetter l'inespéré
J'arrive du nord de l’IrlandeJ'arrive du creux d'une valléeJ'arrive droit de SamarcandeJ'arrive des Indes poivréesEt s'il arrive que je chante que je me laisse emporterC'est sur qu'la vie nous tourmenteC'est sur qu'on goute aux regretsJ'arrive à toi par miracleAprès de longues annéesAprès l'enfance grisâtreEt la jeunesse, et la jeunesse endiablée