De l'autre côté de la rue
Des murs qui se lézardentUn escalier étroitUne vieille mansardeEt me voila chez moiUn lit qui se gondoleUne table de guingoisUne lampe à pétroleEt me voila chez moiMais le soir,quand le cafard me pénètreEt que mon cœur est par trop malheureuxJ'écarte les rideaux de ma fenêtreEt j'écarquille les yeux
De l'autre cote de la rueY a une fille ,une belle filleQui a tout ce qu'il lui fautEt même le superfluDe l'autre côté de la rueElle a d'l'argent, des bijoux, des voituresdes draps en soie, des maisons, des fourruresDe l'autre côté de la rueY a une filleune belle filleSi j'en avait le quartEt je n'en d'mand'rais pas plusDe l'autre côté de la rue.
Je connaissais à peineOn s'était vus trois foisMais a la fin d'la s'maineIl est venu chez moiDans ma chambre au septièmeAu bout du corridorIl murmura : « Je t'aime. »Moi, j'ai dit : « Je t'adore. »Il m'a comblée de baisers ,de caressesJe ne désire plus rien entre ses brasJe vois ses yeux pleins de tendresseAlors je me dis tout bas
De l'autre cote de la rueY a une filleUne belle filleQui n'connaît rien d'l'amourNi d'ses joies éperduesDe l'autre cote de la rueElle peut garder son monsieur qu'elle détesteSes beaux bijoux ,tout son luxe et le resteDe l'autre cote de la rueY a une filleUne pauvre filleQui regarde toujours d'un air triste et perduDe l'autre cote de la rue....