Ton côté du lit
De ces draps que je froisse au lieu de t'y trouverOù je voudrais t'étreindre au lieu de t'y rêverDe ce café médiocre auquel tu n'applaudisPlus jamais quand parfois je me le réussisDe mes grains de folie qui s'égrènent en vainDe l'eau que je ne mets plus jamais dans mon vinDe toutes ces martiennes qui débarquent iciEt qui osent dormir de ton côté du litDe ton côté du lit, de ton côté du lit
De cet amour déjà fini, finiEt qui pourtant n'en finit pasDélivre-moi
De toutes ces chansons, stupides et inodoresQui me feraient pleurer si je savais encoreDe ces visages entraperçus dans le métroEt qui m'ont fait courir cent fois comme un idiotDe ces lettres de toi que je ne relis plusMais que je sais par cœur tant je les ai reluesDe celle qui déjà est sûre que je t'oublieEt qui ose dormir de ton côté du litDe ton côté du lit, de ton côté du lit
De cet amour déjà fini, finiEt qui pourtant n'en finit pasDélivre-moi
De rien de tous ces mots qui me feraient rougirSi la honte et l'amour étaient faits pour s'unirDe ces cris de bonheur que j'ai trop étouffésDe tous ces souvenirs que nous avons ratésDe ces insultes mêmes et toute cette boueDont je t'ai maquillée lorsque j'étais à boutDe ton ombre immobile qui mange ma vieEt qui ose dormir de ton côté du litDe ton côté du lit, de ton côté du lit
De cet amour déjà finiEt qui pourtant n'en finit pasDélivre-moi, délivre-moi