Ay Margarita,
si yo te diese mi vida,
¿qué harías tú con ella?
—Desempeñaba los pendientes,
me casaba con un ciego
y me iba a vivir a Estrela.
Pero Margarita,
si yo te diese mi vida,
¿qué diría tu madre?
—(Ella me conoce a fondo)
Que hay mucho tonto en el mundo
y que eras tonto también.
Y Margarita,
¿si yo te diese mi vida,
hasta el punto de morir?
—Yo iría a tu entierro,
pero creería que era un error
querer amar sin vivir.
Pero Margarita,
¿si este darte mi vida,
no fuese sino poesía?
—Entonces, hijo, no hay trato.
Queda todo sin efecto.
En esta casa no se fía.
Ah, petite Margaux
Que dirais-tu si je te donnais ma vie,
Que ferais-tu d’elle ?
— J’enlèverais du clou mes boucles d’oreilles
J’épouserais un homme crédule
Et j’irais vivre du côté d’Estrela.
Mais, petite Margaux
Que dirais-tu si je te donnais ma vie,
Que dirait ta mère ?
— (Elle ? qui me connait si bien...)
Que le monde est rempli d’idiots,
Et que tu es un bel idiot.
Et, petite Margaux
Que dirais-tu si je te donnais ma vie,
Dans le sens où j’en mourrais ?
— Eh bien, j’irais à ton enterrement,
Mais je penserais que c’est une erreur
D’avoir voulu aimer sans vivre.
Mais, petite Margaux
Si ce don de ma vie n’était rien d’autre
Que poésie, que dirais-tu ?
— Alors là, mon vieux, rien à faire !
Tout cela resterait sans effet,
Jamais je ne me fie à ces choses-là !