Mariage
Six heures, Place de la Trinité,Quand le coup de feu a claquéJuste en face du petit café.La dame qui avait tiréRegardait d'un air étonnéL'homme en gris qui était tombé.
On ajouta un numéroSur le registre de bureauDu commissariat de police.La dame, elle ne veut pas parlerEt quand le juge est fatigué,Elle bavarde avec son passé...Dire que tout ça a commencéEn même temps qu'un soleil d'étéQui avait l'air fait pour durerEt le soleil s'était poséSur un jeune homme en gris foncéQui avait l'air fait pour danser.Alors, bien sûr, elle a valséEt puis après, l'a embrasséIl n'en faut pas plus pour s'aimer.
On ajouta un numéroSur le registre de bureauDe la mairie du quatorzième.Alors, tout devient merveilleux.Dans les beaux rêves, on ne fait pas mieux.La dame, elle en ferme les yeux.Elle revoit, elle revoitLe seul jour de sa vie, je croisOù elle a fait un signe de croixCar tout était miraculeux.L'église chantait rien que pour euxEt même le pauvre était heureux.C'est l'amour qui faisait sa tournéeEt, de là-haut, à toutes voléesLes cloches criaient : « Vive la mariée ! »
Sonnez, sonnez, carillonnez !S'il a juré fidélité,Il a menti, le bien-aimé.Sonnez, sonnez, carillonnez !Il a juré fidélitéIl a menti, le bien-aimé...Carillonnez !