À l'ombre du cœur de ma mie
À l'ombre du cœur de ma mieUn oiseau s'était endormiUn jour qu'elle faisait semblantD'être la Belle au bois dormant.
Et moi, me mettant à genoux,Bonnes fées, sauvegardez-nous!Sur ce cœur j'ai voulu poserUne manière de baiser.
Alors cet oiseau de malheurSe mit à crier : « Au voleur ! »« Au voleur ! » et « À l'assassin ! »Comme si j'en voulais à son sein.
Aux appels de cet étourneau,Grand branle-bas dans Landerneau :Tout le monde et son père accourtAussitôt lui porter secours.
Tant de rumeurs, de grondements,Ont fait peur aux enchantements,Et la belle désabuséeFerma son cœur à mon baiser.
Et c'est depuis ce temps, ma sœur,Que je suis devenu chasseur,Que mon arbalète à la mainJe cours les bois et les chemins.