Je leve mon verre
Serval, dix heures du mat', fils
Ouais, j'lève mon verre à ceux qui croient plus en rienA ceux qui chaque matin s'étirent dans le brouillardEt piquent du nez dans un café noirA ces aubes rouges rubisA ces derniers levers de soleil qui n'ont pas de prixEt ce parvis nappé d'groseillesA ces femmes qui au réveil ne sentent rien sous leurs mainsCes mômes armés de fusils en treillis qui ne pensent pas à demainJ'lève mon verre à ceux qui dorment sous des toiles par ci, par làEt à tous ces morts de luxe qui pourrissent dans des villasJ'lève mon verre à la naissance d'un gosse qui remplit une fosseA ces crosses qui servent souvent de hochetsCeux qui endossent, la connerie de l'autre et se vautrent sans rechignerComme un pigeon résigné pleurant qu'il ne l'a pas fait exprèsA ces pères qui se crèvent le cul pour que leur fils deale du shitEt ceux qui ne voient pas leur francs violer les vierges veines de leur filleA toutes ces villes fantôme tachées de corbeaux, oeuvre d'un crétin hors normeAllez, j'lève mon verre à l'homme
J'lève mon verre à l'homme (x7)
J'lève mon verre à ceux qui roussissent au cagnard, blindésCeux qui croupissent à l'ombre, coincés derrière une porte blindéeA ceux qui savent, mais la ferment, ces vérités sans oxygèneCes libertés bardées d'chaînes, ce vent d'folie qui s'déchaîneCes pochtrons au comptoir, le regard comme leurs jours, terneCes sourires en costumes qui tuent pour remplir une citerneA ceux qui ne voient pas la mort autrement qu'au combatA celui qui croit qu'il s'en sortira, la chance sourit à ceux-làA tous mes potes présents et à ceux déjà partisA tous ceux qui n'ont pas voulu jouer pas peur de perdre la partieA ce secret souvenir qu'on garde enfoui au fond de sa têteQu'on calme à coup de fumette chaque fois que le relent guetteCes coeurs touchés, ces corps couchés, ces âmes fauchéesComme le blé trop vert maudit soit les moissons de la colèreMon verre, j'le lève aux rumeurs enivrantesQui envoûtent l'esprit d'un crétin hors normeAllez, j'lève mon verre à l'homme
A tous ces gouvernements pourris, à tous leurs suicidésA tous ceux qui sourient bêtement, à toi qui jettes les désEt même si des fois, certains s'écrient : ça y est, c'est décidé cette fois je le faisJ'lève mon verre à ceux qui n'ont pas le cul béni par les féesA ceux qui bronzent au soleil, qui font leur pays des merveillesEt ceux dont l'ferré est rempli d'un désir puissant d'faire pareilA toutes ces mères qui ne savent que trop bien pour avoir veillé la veilleQue sur notre bonne vieille terre rien n'est plus cher que l'oseilleL'amère abscence qui exulte dès qu'une moitié sans vaJ'lève mon verre à ces poches trouées par les doigtsEt celles trouées par le poids des sous, ceux qui ont toujours eu le choixA toutes ces pensées rances qui n'enfantent que dans la souffranceA ces immenses crétins qui nous appellent la sous-FranceA ceux qui relativisent bien, à ceux qui m'en veulent, ouais...Que ceux là réfléchissent et disent bien, j'lève mon verreA ces trompe-temps dans leurs écorces de pierreEt à ceux qui en prennent plein les dents et malgré tout les serrentA ces sacs Vuitton pleins à ces cartons par terreA ceux qui partent pour des diam's mais qui reviennent avec du verreA ceux qui se croient au paradis et qu'ont les poils qui crament abusésCe nectar de la vie que la mort s'exclame bien m'en userA ce bon veux bitume d'où naît le flash qui nourrit ma plume et vos yeuxJ'lève mon verre à l'hommeOuais, on manque de neurones, fils, et faut pas que ça t'étonne...