La Mort
Qui est cette femme qui marche dans les rues ?Où va-t-elle ?Dans la nuit brouillard où souffle un hiver glacé,que fait-elle ?Cachée par un grand foulard de soie,À peine si l'on aperçoit la forme de son visage,La ville est un désert blanc,Qu'elle traverse comme une ombre,Irréelle,
Qui est cette femme qui marche dans les rues,Qui est-elle?À quel rendez-vous d'amour mystérieux,Se rend-elle?Elle vient d'entrer dessous un porche,Et lentement, prend l'escalier,Où va-t-elle ?Une porte s'est ouverte,Elle est entrée sans frapper,Devant elle.
Sur un grand lit, un homme est couché,Il lui dit : Je t'attendrai.Ma cruelle,Dans la chambre où rien ne bouge,Elle a tiré les rideaux,Sur un coussin de soie rouge,Elle a posé son manteau,Et belle comme une épousée,Dans sa longue robe blanche,En dentelle,Elle s'est penchée sur lui, qui semblait émerveillé,Que dit-elle ?
Elle a reprit l'escalier, elle est ressortit dans les rues,Où va cette femme, en dentelles ?Qui est cette femme ?Elle est belle,C'est la dernière épousée,Celle qui vient sans qu'on l'appelle,La fidèle,C'est l'épouse de la dernière heure,Celle qui vient lorsque l'on pleure,La cruelle.
C'est la mort, la mort qui marche dans les rues,Méfie-toi,Referme bien tes fenêtres,Que jamais, elle ne pénètre chez toi,Cette femme, c'est la mort,La mort, la mort, la mort, la mort...