Maxime Le Forestier "Le Fantôme de Pierrot" Songtext

Le Fantôme de Pierrot

Assis sur son croissant de lunePierrot attendQue quelqu’un lui rende sa plumeDepuis le tempsDepuis le temps qu’on la lui volePour envoyer des petits motsPierrot va prendre la paroleÉcoutez bien Pierrot !

Assis sur son croissant de luneEn spectateurDepuis sa luisante tribuneDe nos malheursPierrot a tant de choses à direQue si vous ne vous dépêchezDe lui donner de quoi écrirePierrot va se mettre à crier !

J’étais vivant, messieurs, mesdames,J’étais vivantQuand je jouais les mélodramesDe pantomime en mimodrameJ’étais vivant !Et si je me taisais souventC’est que l’amour est bien plus beauAvec des mains qu’avec des mots.Eh, eh, regardez ce qu’on a fait de moiUn habitant béat de vos pays lunairesEt qui, à force de se taireS’en va rêver tout seul.

Pourtant j’étais fils de révolteAvec mes comédiensDe Colombine désinvolteEn singe d’ArlequinLa pièce n’est pas si gentilleQuand le valetVole la fortune et la filleDe celui qui le paie

Tu as bien applaudi, merciTu t’es levé, tu es parti

T’étais vivant, messieurs, mesdamesT’étais vivantQuand tu venais aux mélodramesDe pantomimes au mimodrameT’étais vivantEt si tu payais pas souventAu moins tu savais t’en allerQuand le spectacle étais mauvais

Eh, eh, tu as l’air de quoi dans ton fauteuilÀ écouter bêler ce gratteur de guitareRegarde-moi, et puis compareSi t’as encore un œil

À moi tous ceux qui me ressemblentLes valets, les piétonsTimides, muets, ceux qui tremblentDevant tous les bâtonsC’étaient des coups de pieds aux fessesDes cris de joieQue je voulais dans cette pièceQue vous jouez en basQuand le dénouement va venirJe serai trop vieux pour applaudir !

Descends de ton croissant de luneJuste une fois !Si tu ne veux pas pour des prunesUser ta voixRester là-haut, c’est un peu commeSi tu criais dans un désertDescends de là si t’es un hommeTe battre avec la terre !

Assis sur son croissant de lunePierrot répondMoi qui ne suis homme en aucuneDe vos façonsMoi qui suis fait de différencesTantôt tout blanc, tantôt tout noirJ’arrive au pays des différencesTout est grisaille ici ce soir

Avez-vous regardé d’abordLe pays qui vous sert de pisteJe n’ai jamais vu de décorSi triste !Quel est donc ce décorateurPour qui le sinistre est de miseQuel est donc ceEt qui sait seulement une couleurLa grise !Quel est donc ce peintre mauditQui a dessiné sur la toileLa toile de fond de ParisEn y oubliant les étoiles.

Comme ton costume a changéOu sont tes carreaux de ta vesteArlequin, ton masque est jetéTu restesSans ton chapeau, sans les manies

Tu restes le perdant qui gagneMais qui ne gagne que sa vieAu bagne

Arlequin ton masque est jetéComme ton allure a change,Plus de sauts, plus de cabriolesTu vas au boulot résigneC’est ton auto qui te console !

Colombine, qui est l’auteurQui a pondu pour toi ce rôle.Ni gai, ni simple, ni charmeurNi drôleDepuis qu’un tas d’honnêtetéT’as prise avec lui en ménageFemme dans cette sociétéTu nagesTu nages dans tes draps de litTu nages dans l’eau de vaisselleÀ tant te battre, tu oubliesQue de mon temps tu étais belle

On ne vole plus ton orHarpagon, Pantalon, CassandreIl a bien grandi, le trésor

Et tu possèdes maintenantQue tu as pris gout aux affairesLes rois, les homes, les enfantsLa terreComme on ne le reconnait plusSous les sociétés anonymesJamais les coups de pieds au culNe peuvent trouver leurs victimes

Et toi, tu joues, messieurs, mesdamesEt toi, tu jouesCe lamentable mélodrameDe pantomime en mimodrameEt toi, tu jouesEs-tu sûr d’arriver au boutSans l’apercevoir à la finQue ce contrat ne valait rienEh, tu as l’air de quoi dans ton habitS’il suffisait d’avoir un peu de maquillagePour se changer cœur et visageTu serais un génie

Tu sais, c’est pas écrit d’avanceJuste un petit dessinC,a s’improvise, c,a se danseTu peux changer la finCesse de rabâcher ton texteMauvais acteur

Saute sur le premier prétexteSi tu n’as pas trop peurDe mon silence enfin je sors,écoute-moi, fais un effort!

Tu vas mourir, messieurs, mesdamesTu vas mourir !Pour terminer ton mélodrame,De pantomime en mimodrameTu vas mourirSans avoir jamais su sourireLe rideau tombe et demain soirOn te remplace et ça repart

Va-t’en de ton croissant de lunePierrot bavard !Tu vas déchaîner la rancuneDu désespoir.Si t’es venu dire à la terreQue cette vie mène au trépasReste muet, reste lunaireOn ne t’en voudra pas

Assis sur son croissant de lunePierrot …

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