Chéri, tu ronfles
Moi j’aurais jamais cruQue je penserais au divorceMais l'idée m'est venueVers la fin de la nuit de noceC'est pas que je te détesteOu que je veux te voir mourirC'est juste que tu m’agressesChaque fois que tu respires
Non c'est pas que tu m’écoeuresOu que je peux plus te sentirMais essaie de dormirDans la pelle d'un tracteurC'est pas que tu es pas gentilC'est que tu as dû avalerLorsque t'étais petitUn moteur de HarleyChéri, tu ronfles
Je t'ai donné des coups d'genouxJe t'ai secoué, je t'ai retournéJe t'ai roué de coups de piedÇa rien changé du toutQuand t'es près d'étoufferLà je guette en silencePresque en train d’espérerEt puis « rron » tu recommences
J’me suis mis des bouchonsEt des bonnets d'grand-mèreMais y a tes vibrationsMesurables sur « Richter »Je t'ai acheté toutes les marquesD'humidificateurPour calmer tes horreursD'amygdales qui claquent
Et puis j'ai bâillonné ta grosse face de limaceEn osant prétexter que c'était un fantasmeQuand je te pince les narinesJusqu’à ce que ça fasse malC'est au tour des babinesDe faire « ppfff » comme un cheval
Y aurait l'opérationQui nous sauverait la vieMais monsieur l'étalonÀ peur des bistourisPourrais-tu m'expliquerMe confier ton secretDis, t'es-tu fait grefferEntre la gorge et le nezUn broyeur à déchets… ?
Y a sûrement une façonUne potion miracleÀ donner aux cochonsPour ne plus qu'y renâclentMoi j't'aimerais ma grenouilleSi c'tait pas qu'tu coassesSi j'ramonais ta faceÀ grands coups de quenouilles
Au début j'me disaisQue j'allais m'habituerMais alors j'ignoraisQue t'allais empirer!Là, j'comprends le bonheurLe bonheur de ta mère au mariageElle rêvait qu'son enfantQu'son enfant-pas-d’muffler déménage
J’vais te tirer d'affaireSi tu veux que j'me chargeDe t'trouver un garageOu un vétérinaireSinon retourne chez ta mèreAvec ton vice cachéJ'vais lui dire de te refaireEt puis de s'appliquer!