Le répétable fardeau
Ceux à qui les parents sont vivants, et non pas que des ombres,Même en dormant entendent pleurer les yeux du monde.Que l’on ait été sage ou non, ou que l’on soit à présent,Aujourd’hui, en vieillissant, ils nous manquent, nos parents.
Quels parents ? Juste des gens, qui n’ont plus de place,Faute d’avoir tant d’enfants et tant de malchanceJuste des croix, encore vivantes, respirant difficilement,Ce sont eux ces parents qui soupirent incessamment.
Quels parents ? Ils sont tout simplement des gens,Douloureusement conscients de la valeur de l’argent.Jeunes ou non, peu importe, leurs cheveux ont blanchiPour s’être fait tellement de soucis,Pour aider leur enfant réussir dans la vie,Combien de nuits blanches, d’angoisses, d’ennuis !
Même maintenant, quand j’écris, comme si je hurlais,Je les vois, je les sens souffrir dans un coin.Après de longues semaines on pense à eux, enfin,Vieux enfants que nous sommes, avec de vieux parents.Est-ce qu’ils ont du bois pour le chauffage, est-ce qu’ils ont mal au dos,Est-ce qu’ils ne sont pas déjà morts, tristes, dans leurs maisons….Entre eux et leurs enfants il y a une meute de chiens,Ainsi que l’ombre lourd du pain quotidien.
Ceux à qui les parents sont vivants, et non pas que des ombres,Même en dormant entendent pleurer les yeux du monde.Car le plus dur dans la vie ce n’est pas d’être l’enfant,Le plus dur dans la vie c’est d’être le parent.
Les yeux du monde pleurer, plein de larmes écoulées,Mais pour le déluge, ce n’est toujours pas assez.A-t-on encore des parents ? Ont-ils encore des enfants ?Sur cette terre de croix, c’est trop dur pour les humains,
La tête baissée, humiliés par les besoins,Dans une petite ville, au fond d’un patelin,Ils attendent sans cesse un signe de leurs ancêtres,Ou que leurs enfants leur écrivent une lettre.Des fois, comme des fantômes, ils se traînent dehors,Et ils parlent de nous, comme de leurs aïeuls morts.
Ceux à qui les parents sont vivants ne sont pas encore abandonnés,Ceux à qui les parents sont vivants ont encore un passé.Ils nous ont mis au monde, élevés, amenés jusqu’ici,Et nous avons nos propres enfants aujourd’hui.Ils peuvent sembler énervants quand on n’a plus rien à leur demander,Et généralement ils sont aussi un peu agaçants.Ils ne voient plus, ils n’entendent plus, ils marchent trop lentement,Il faut trop leur redire et leur expliquer et ça prend du temps,Cabossés, bosselés, dans un rythme infernalIls nous demandent si on connait un directeur d’hôpital.Ils font tellement pitié, n’est-ce pas,Surtout parce qu’ils sont devenus impuissants ?On les sent comme un fardeau, et ils en sont conscients,Et leurs regards nous implorent muettement…
Il reste peu de temps, vraiment peu,Pour porter encore ce fardeau.Ensuite, on sera très libres dans ce monde,Et plus personne ne nous demandera quoi que ce soit.Et le jour où on sentira inévitablementQue nous sommes un fardeau pour nos propres enfants,Et quand, tardivement, désespérément, on comprendraCe qu’aujourd’hui on ne comprend pas,On saura enfin pourquoi les enfants oublient dans une seconde,Et pourquoi ils ne voient aucun œil pleurer dans ce monde.On saura pourquoi le déluge n’est pas encore venu,Quoiqu’il pleuve sans arrêt et qu’il neige toujours,Quoique le monde dans lequel on est maintenant des parentsSanglote éternellement.
Peso ripetibile
Chi ha i genitori, sulla terra non nel pensieroSente pure nel sonno gli occhi della gente piangendoChe siamo stati, oppure no, o che siamo buoni,Oggi invecchiando pensiamo ai genitori.
Che genitori? Le persone che non hanno un postoDa tanti bambini e di tanta sfortunaDelle croci, ancora vivi, respirando più pesanteQuesti sono i genitori che sospirano sempre.
Che genitori? Delle persone qualsiasi,Che sanno con dolore cosa sono cento lei.Se sono giovani o no, secondo i loro documenti,Non è importante, loro invecchiassero pensandoPerché il figlio dovrebbe essere migliore di loro,Quanto lavoro in più, che calvario, quanta insonnia!
Pure adesso, quando scrivo, come se urlerei,Io so e li sento, tribolando da qualche parte.Ci ricordiamo di loro, dopo lunghe settimaneFigli anziani che siamo, con genitori anzianiSe si sono comprate le legna, se li fanno male le ossa,Se non sono morti tristi nelle loro case...Tra loro e i loro figli è un branco di cani,E e' un'ombra di piombo del pane giornaliero.
Chi ha genitori, sulla terra non nel pensiero,Senti pure nel sonno gli occhi della gente piangendo.Che di tutto che c'e, più difficile essereNon il figlio dei genitori, ma padre dei figli.
Gli occhi della gente piangendo, tante lacrime sono piantePero, per il diluvio non basterebbero.Noi abbiamo ancora i genitori? Loro hanno i figli?Sulla terra di croci, nemmeno uomo non devi essere,
Umiliati delle mancanze e con la testa bassa,In una piccola città, in un paese lontano,Ci aspetta ancora, segnali dai antenatiO le lettere dai figli che può darsi sono fortunati,Raccontando di noi, come dei loro zii morti.
Chi ha i genitori, ancora non sono persi,Chi ha i genitori hanno ancora un passato.Ci hanno fatti, ci hanno cresciuti, ci hanno portato fin qua,Dove abbiamo noi stessi i nostri figli.Sembrerebbero innervositi, quando non hai niente da chiedere,E in generale sono anche scoccianti.O non vedono, o non sentono, oppure camminano piano,O c'è bisogno di più di dire e spiegare,Ingobbiti, abbassati, in un ritmo infernaleTi chiedono se conosci un capo di ospedale.E vero che ti prende pietà di tutto,Sopratutto perché loro non ce la fanno?Che per te sono un peso e loro sanno che è cosi'E ti guardano come ti stanno pregando...
Abbiamo ancora, abbiamo poco tempo da percorreSulla coscienza il peso di questo tramontoE poi saremo più liberi sotto il cielo,Diminuiscono quelli che non hanno e ci chiedono.E quando cominceremo pure noi a sentireChe siamo un peso per i nostri figli,E dopo in un triste e lontano ritardo,Quando disperati sapremo notizie, che oggi non si sanno,Capiremo perché i figli dimenticano presto,E non vedono gli occhi della gente piangendo,E perché ancora non c'è diluvio nel mondo,Sebbene piove di continuo, sebbene a nevicato sempre,Sebbene la gente in cui siamo arrivati genitoriDa sempre e spesso commossa del pianto.