L'Iris et la Rose
Une guêpe s'envole, se pose, butineEt l'image cogne à ma rétineMais déjà mon regard est loinJe ne sais plus voir le quotidien
J'aimerais me réveiller sans mémoireRedécouvrir ce que je peux plus voirJ'ai écrit une petite annonceUn mois déjà : pas de réponse
Cherche regard neuf sur les chosesCherche iris qui n'a pas vu la roseJe veux brûler encore une foisAu brasier des premières fois
Je veux revoir ma première fleurL'accompagner jusqu'à ce qu'elle meureEt découvrir une flaque d'eauComme une porte pour descendre en haut
J'irai dimanche à Orly-SudVoir le métal s'prendre pour une plumeOuvrant les doigts, joignant mes poucesJ'verrai mon ombre lui faire la course
Cherche regard neuf sur les chosesCherche iris qui n'a pas vu la roseJe veux brûler encore une foisAu brasier des premières fois
Sentant les sons comme pris au piègeJe devin'rai mes premières neigesBattant des mains comme un enfantJe m'entendrai rire : Eh ! C'est tout blanc !
Je veux poursuivre des nuages noirsAu grand galop sur les trottoirsSous la tourmente, au mur du ventLes parapluies deviennent vivants
Cherche regard neuf sur les chosesCherche iris qui n'a pas vu la roseJe veux brûler encore une foisAu brasier des premières fois
Mais j'ai croisé sur mon cheminDeux grands yeux bleus, deux blanches mainsSes menottes ont pris mes poignetsEt ce sont ses yeux qui m'ont soigné
Des parapluies se sont ouvertsUn grand avion a fendu l'airA deversé ses doux floconsTout était blanc... tout... non
À nos pieds brillait quelque choseEt mes yeux ont reconnu la roseEt j'ai brûlé tout contre toiAu brasier d'une première fois