Les oreilles qui sifflent
[Couplet 1]Y a pas grand chose à faire, donc fais-le bienSi je suis ton frère, tu es le mienÀ l'édifice je mets ma pierre si on est pleinSi on agit, on opère : on est la France de demainUn mal qui empiète, distribue des étiquettesQui enlève le côté honnête, qui détruit et qui entêteVictime de c'que je reflète : nouveau mal de ce siècleLe mal de mes ancêtres, une maladie qui me guetteJ'ai touché le stylo, le cœur avidePour tartiner des mots au goût acideJe suis français, celui qu'on négligeJ'aime mon pays, pas ceux qui le dirigentLes gens sont sans pitié, de leçon sont des donneursSi faux-cul était un métier, y'aurait pas beaucoup de chômeursAbrutis par l'quotidien, la chatte et l'euroNe sont pas pro-Palestiniens mais ils sont pro-B2OInstrumentalisés pour que les minorités se reconnaissentEt pour paraître honnêtes, donnent la parole à deux-trois marionnettesAfin de nous valoriser, excusez-moi, c'est des broutillesFrance d'en-bas ne ressemble pas à Rachida ou Malek BoutihNoirs ou Blancs, ils ressemblent à tes frelonsL'aspect du sympathisant, mais le discours du colonLes vrais penseurs n'sont pas dans vos débats télévisésJuste quelques collabeurs qui parlent au nom d'une communautéDiaboliser le Musulman comme l'a fait NicolasOui, ils font le ramadan, mais vous rackettent vos pains au chocolatDu coup les braves gens ont peur, ont la haine qui s'éveilleVoient en chaque maghrébin un Mohammed Merah qui sommeilleEt là, le mal est fait, traumatisésLes mêmes qui nous manipulent diront d'pas généraliserOutil de désinformation fixé au téléviseurCommunication faite pour jouer avec nos peursEt ça marche : pour un rien, on se clasheDans la terreur, on se cacheEt sur l'étranger, on cracheEt t'oublies tout l'reste, vu qu'tu bloques sur un détailTa vie régresse pendant qu'tu broutes comme du bétailIls focalisent ton attention, t'es tombé dans leur manègeT'en fais une fixation, pendant qu'ils sucrent tes privilègesEt l'pire, c'est qu'ils ne reconnaissent pas leurs fautesIls arriveront à dire que le problème vient des autresEt les autres, c'est toi, c'est moi, des jeunes en colèreEt la France ressemble pas à un dimanche chez DruckerY'a des gens qui galèrent, que vous laissez aboyerCinq personnes pour un salaire, dur de payer un loyerNoyés sous des tonnes de problèmes, le monde est stoneY a des mendiants et des roms, des mecs qui dorment dans l'tro-m'Pendant qu'vous festoyezPersonne n'vient leur prêter main forteDonc voyez tout le mépris que je vous porte
[Refrain x4]Ils ont les oreilles qui sifflent
[Couplet 2]Petit capitaliste, dicte-moi mes codesInstrumentalise ma foi et mes dogmesÀ ta guise, prends-nous pour des saltimbanquesIdéalise ta morale régie par la loi des banquesPar la loi des tanks, tu vises le profitTu divises, déguises tes intentions et mets les gens en conflitTa devise n'est que boursière, pille une nationPour quelques actionnaires et un taux d'inflationChoisis tes adversaires imaginaires, des religieux actifsTendancieux, on oublie qu'une guerre c'est lucratifDes tyrans aspirant à prendre ce qu'on détientIls vont attaquer l'Iran et dire qu'c'est pour notre bienLes médias font semblant, complices de leurs tromperiesOnt choisi leur camp et oriente le conflitC'est les gentils hippies qui disent aimer le CoranEt par dépit, jouent à SimCity au Proche-OrientIls nous délivrent du mal, d'une utopieAujourd'hui, être libre dépend d'la puissance du lobbyTu cries à l'infamie, t'aimerais changer les choses, tant pisT'as vite compris qu'ici on n'écoute pas les pauvres, vu qu'ilsManient les mots, t'es forcément parano, démagoHors propos, qui vient crier au complotEh oui : si l'assassin est maghrébin, c'est qu'il fait son jihadSi l'assassin est norvégien, il est juste fou et maladeQui sert de pansement ? Qui sert de bouclier ?Le musulman, la France des oubliésLe bon exemple est celui qui gère l'infoLa haine n'a plus besoin de Mein Kampf, elle a Charlie HebdoMais dans le fond, qu'est-ce que tu y peux vraiment ?À part t'indigner, n'pas être indifférent ?Faire le bon samaritain, ça paye pas, my manT'es pas Robin des Bois, faut déjà s'en sortir soi-mêmeY a l'Africain, le Noiche, y'a la lutte des classesToute l'année, tu craches, y'a le chômage de masseLes factures qui s'entassent, la justice qui avorteÀ la ramasse, comment ne pas balayer devant sa porte ?Fatigué de faire le moulin à ventL'impression d'me répéter constammentTu vas faire quoi si on t'enlève tes droits ?À part taper un coup d'gueule et faire la grève du mois ?