Murano
Il te faut maintenant des heuresPour étaler le maquillageFaire mentir ton visageFatigué, creuséComme il faudra des annéesPour reconstruire le villageQui a englouti les bombesSi tu pouvais encore aimerTu étais la plus belleEt je ne sais pasCe qui a pu se passer juste après son départTa beauté s’est détruite j’ai bien essayé d’ycroireDe recoller les morceaux éparpillés au hasardMai on ne recolle pas comme ça le verre soufflé de MuranoTu sais bien les petits bouts planqués sous le lit, sous lepianoTu sais bien les p’tits bouts qu’on ne retrouve jamaisOh ma vieille de trente ans si tu pouvais encore aimer
Je n’invente rienQuand je passe ma main dans tes cheveuxJe n’invente rienQuand mes lèvres cherchent à boire tes lèvresJe n’invente rien, je suis amoureuxQuand mes doigts veulent faire du bout boulotJe refais juste ce qui a été accompli des milliards de foisMême par celui qui a tout pillé avant moiJe suis juste un bout soldat, je suis juste un bon soldatLes soldats ont-ils inventé la guerre?Casanova a-t-il inventé l’amour?Ces questions sont la prière pour que tu me gardes toujoursLaisse-moi cette souffrance de t’aimer comme un fouJe sais on n’aime qu’une foisAprès ce ne sont que d’autres rendez-vousPutain tout ce que j’ai à offrirPutain tout ce que j’ai à offrirOh ma vieille de trente ansTout ce que j’ai là-dedansTout ce que j’ai à offrir, si tu savaisMa vieille de trente ansSi tu pouvais encore aimer