Étretat
Elle avait cet air encore d'enfanceElle avait ces grands yeux de faïenceElle avait qu'on était en vacancesDu côté d'Étretat
Elle avait le vent et la lumièreElle avait qu'elle courait vers la merElle avait qu'elle était si légèreQu'elle s'envolait parfois
Il est vrai qu'elle avait dix-sept ansQue c'est l'âge où l'on se croit géantIl est vrai qu'il y avait de dealersTout autour d'elle
Il est vrai qu'elle était si naïveQuand ces démons rôdaient sur la riveIl est vrai qu'ils lui ont vendu l'enferCouleur de ciel
Tellement d'imagesDe mirages que je n'oublierai pasTant de soleils éclatésEt sur la plageUne robe comme une fleur d'été
Elle avait qu'en rentrant de la plageElle avait les yeux pleins de nuagesElle avait sa jeunesse en otageDans le pli de son bras
Il est vrai qu'elle ne nous a rien ditQu'elle a couru tout droit dans la nuitIl est vrai qu'il y avait la falaiseÀ Étretat
Tellement d'imagesDe mirages que je n'oublierai pasTant de soleils éclatésEt sur la plageUne robe comme une fleur d'été
Et sur la plageUne robe comme une fleur fanée
Elle avait cet air encore d'enfanceElle avait ces grands yeux de faïenceEt la mer s'achevait en silenceDu côté d'Étretat