Misogynie à part
Misogynie à part, le sage avait raisonIl y a les emmerdantes, on en trouve à foisonEn foule elles se pressentIl y a les emmerdeuses, un peu plus raffinéesEt puis, très nettement au-dessus du panierY a les emmerderesses
La mienne, à elle seule, sur toutes surenchéritElle relève à la fois des trois catégoriesVéritable prodigeEmmerdante, emmerdeuse, emmerderesse itouElle passe, elle dépasse, elle surpasse toutElle m'emmerde, vous dis-je
Mon Dieu, pardonnez-moi ces propos bien amersElle m'emmerde, elle m'emmerde, elle m'emmerde, elle m'emmer-de, elle abuse, elle attigeElle m'emmerde et je regrette mes belles amours avecLa p'tite enfant de Marie que m'a soufflée l'évêqueElle m'emmerde, vous dis-je
Elle m'emmerde, elle m'emmerde, et m'oblige à me cu-rer les ongles avant de confirmer son culOr, c'est pas callipygeEt la charité seule pousse ma main résignéeVers ce cul rabat-joie, conique, renfrognéElle m'emmerde, vous dis-je
Elle m'emmerde, elle m'emmerde, je le répète et quandElle me tape sur le ventre, elle garde ses gantsEt ça me désobligeOutre que ça dénote un grand manque de tactÇa ne favorise pas tellement le contactElle m'emmerde, vous dis-je
Elle m'emmerde, elle m'emmerde, quand je tombe à genouxPour cetaines dévotions qui sont bien de chez nousEt qui donnent le vertigeCroyant l'heure venue de chanter le crédoElle m'ouvre tout grand son missel sur le dosEll'e m'emmerde, vous dis-je
Elle m'emmerde, elle m'emmerde, à la fornicationElle s'emmerde, ell' s'emmerde avec ostentationElle s'emmerde, vous dis-jeAu lieu de s'écrier : Encor ! Hardi ! Hardi !Elle déclame du Claudel, du Claudel, j'ai bien ditAlors ça, ça me fige
Ell'e m'emmerde, ell'e m'emmerde, j'admets que ce ClaudelSoit un homme de génie, un poète immortelJe reconnais son prestigeMais qu'on aille chercher dedans son œuvre pieUn aphrodisiaque, non, ça, c'est d'l'utopieEll' m'emmerde, vous dis-je