Les vieux amants
Bien sûr, nous eûmes des oragesVingt ans d’amour, c’est l’amour folMille fois tu pris ton bagageMille fois je pris mon envolEt chaque meuble se souvientDans cette chambre sans berceauDes éclats des vieilles tempêtesPlus rien ne ressemblait à rienTu avais perdu le goût de l’eauEt moi celui de la conquête
Mais mon amourMon doux, mon tendre, mon merveilleux amourDe l’aube claire jusqu’à la fin du jourJe t’aime encore, tu sais, je t’aime
Moi, je sais tous tes sortilègesTu sais tous mes envoûtementsTu m’as gardé de pièges en piègesJe t’ai perdue de temps en tempsBien sûr tu pris quelques amantsIl fallait bien passer le tempsIl faut bien que le corps exulteFinalement, finalementIl nous fallut bien du talentPour être vieux sans être adultes
Oh, mon amourMon doux, mon tendre, mon merveilleux amourDe l’aube claire jusqu’à la fin du jourJe t’aime encore, tu sais, je t’aime
Et plus le temps nous fait cortègeEt plus le temps nous fait tourmentMais n’est-ce pas le pire piègeQue vivre en paix pour des amantsBien sûr tu pleures un peu moins tôtJe me déchire un peu plus tardNous protégeons moins nos mystèresOn laisse moins faire le hasardOn se méfie du fil de l’eauMais c’est toujours la tendre guerre
Oh, mon amour…Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amourDe l’aube claire jusqu’à la fin du jourJe t’aime encore, tu sais, je t’aime.