In extremis
On voit quelques oiseaux encoreMais grosso modo, ça ne se fait plusTout ce chantier multicoloreAu fond, ça salissait la rue
On avait de nombreuses plaintesPour trouble à la normalitéChanter dans une langue éteinteC’est sûr, ça n’a rien arrangé
Comme ils approchaient des fenêtresLes gens se sont sentis visés« Si ça se trouve, ils lisent nos lettresEt leur charabia est codé. »
Il a fallu qu’on se décide face à cette conspirationOn a voté le génocide par précaution
Les buissons servaient de repairesLes arbres servaient de maquisOn a tout jeté ça par terreOn est plus tranquille aujourd’hui
Ceux qui ont survécu au carnageCeux qui étaient les moins suspectsOn les trimbale dans des cagesOn les a rendus muets
On parle tous la même langueComme ça, on peut suivre l’échoDe la même voix qui rabâcheSur la même chaîne d’info
Pour les amoureux du folkloreLoin dans quelques quartiers perdusOn voit quelques oiseaux encoreGrosso modo, ça n’se fait plus
Malgré la ronde des vigilesQui veillent au silence absoluIl reste un murmure fragileComme un refrain défendu
Mmmmmm…Mmmmmmmmmmmm…Qui vibre au cœur de chaque pierreComme un reproche lointainTenace comme le lierreEt qui nous dit d’où l’on vient…
Mmmmmm…Mmmmmmmmmmmm…
Tenace comme le lierreEt qui nous dit d’où l’on vient…