La Chanson des vieux cons
Tant qu'on ne sait pas, qu'on ne sait rienTant qu'on est de gentils petits chiensTant que la petite santé va bienOn n'est pas la queue d'un être humain
Tant qu'on ne sait pas le coup de freinQui vous brule à vif un jour de juinTant qu'on ne sait pas que tout s'éteintOn ne donne quasi jamais rien
Tant qu'on ne sait pas que tout éreinteTant qu'on ne sait pas ce qu'est la vraie crainteTant qu'on n'a jamais subi la feinteOu regardé pousser le lierre qui grimpe
Tant qu'on n'a pas vu le ciel d'étainFlotter le cadavre d'un humainSur un fleuve nu comme un dessinJuste un ou deux traits au fusain
C'est une chanson, une chansonPour les vieux consComme moi, petite conne d'autrefoisC'est une chanson, une chanson,Qui vient du fond, de moiComme un puit sombre et froid
Tant qu'on ne sait pas qu'on est heureuxQue là haut ce n'est pas toujours si bleuTant qu'on est dans son nuage de beuhQu'on ne se dit pas je veux le mieux
Tant qu'on n'a pas brulé le décorsTant qu'on n'a pas toisé un jour la mortTant qu'on a quelqu'un qui vous sert fortOn tombe toujours un peu d'accord
C'est une chanson, une chansonPour les vieux consComme toi, petit con d'autrefoisC'est une chanson, une chanson,Qui vient du fond, de moiComme un puit sombre et froid
Tant qu'on ne sait pas ce qu'est la fuiteEt la honte que l'on sait qu'on mériteTant qu'on danse au bal de hypocritesQu'on n'a jamais plongé par la vitre
Tant qu'on n'a pas vu brûler son nidEn quelques minutes à peine finiTant qu'on croit en toutes ces conneriesQui finissent toutes par "Pour la vie"