Grand-mère
Grand-mère, Grand-mère,Jaime quand tu me racontes des histoires.Grand-mère, Grand-mère,Oui surtout celle de quand t'as glissé sur le trottoir.
Et oui Grand-mère, il est très bon ce théEt non ça ne me gène pas que t’enlèves ton dentier.Ce qui me met un peu plus mal à l’aise,C’est que là, Grand-mère, t’es en train d’pisser sur ta chaise.
J’ai rien dit quand tu m’as pris pour le jardinier.J’ai fait semblant de ne pas t’entendre péter.Mais là, c’est dégueulasse, vraiment.Grand-mère, je crois qu’il est temps.
Il est temps que tu meures Grand-mèreGrand-mère il est temps.On va passer chez le notaireEt après tu meurs.
Grand-mère, on en a marre de changer tes draps,Marre aussi, de te changer toi.On n’en peut plus de te ramasser près du lit.Tu sais, Grand-mère, nous aussi on a des vies.
On a pas que ça à faire de réparer tes conneries,Quand tu mets ton chat à sécher à la laverie.C’est pénible d’aller toujours te chercher au terminus,De s’excuser pour toi quand tu t’oublies dans le bus.
Ah ça pour les grands discours, t’es pas la dernière :Que les pauvres font trop d’gamins qu’y a pas assez de place sur Terre.Commence par laisser la tienne, ça fait 102 ans que t’es là.Nous, on est prêts, on a le cercueil, on n’attend plus que toi.
Il est temps que tu meures, Grand-mère,Grand-mère il est temps.On va passer chez le notaireEt après tu meurs.