Je vous aime
Pour ce rien cet impondérableQui fait qu'on croit à l'incroyableAu premier regard échangéPour cet instant de trouble étrangeOù l'on entend rire les angesAvant même de se toucherPour cette robe que l'on frôleCe châle quittant vos épaulesEn haut des marches d'escalier
Je vous aimeJe vous aime
Pour la lampe déjà éteinteEt la première de vos plaintesLa porte à peine referméePour vos dessous qui s'éparpillentComme des grappes de jonquillesAux quatre coins du lit semésPour vos yeux de vague mouranteEt ce désir qui s'impatienteAux pointes de vos seins levés
Je vous aimeJe vous aime
Pour vos toisons de ronces doucesQui me retiennent me repoussentQuand mes lèvres vont s'y noyerPour vos paroles démesureLa source le chant la blessureDe votre corps écarteléPour vos reins de houle profondePour ce plaisir qui vous inondeEn long sanglots inachevés
Je vous aimeJe vous aime