Est-ce ainsi que les hommes vivent?
Tout est affaire de décorChanger de lit, changer de corpsÀ quoi bon puisque c’est encoreMoi qui moi-même me trahisMoi qui me traîne et m’éparpilleEt mon ombre se déshabilleDans les bras semblables des filles
On faisait des châteaux de sableOn prenait les loups pour des chiensTout changeait de pôle et d’épauleLa pièce était-elle ou non drôleMoi si j’y tenais mal mon rôleC’était de n’y comprendre rienEst-ce ainsi que les hommes vivent?
Elle avait un cœur d’hirondelleSur le canapé du bordelJe venais m’allonger près d’elleDans les hoquets du pianola.Le ciel était gris de nuagesIl y volait des oies sauvagesQui criaient la mort au passage
Je passais comme la rumeurJe m’endormais comme le bruit.Je n’avais amour ni demeureNulle part où je vive ou meureLe temps de rêver est bien courtQue faut-il faire de mes nuits?Que faut-il faire de mes jours?
Tout est affaire de décorChanger de lit, changer de corpsÀ quoi bon puisque c’est encoreMoi qui moi-même me trahisMoi qui me traîne et m’éparpilleEt mon ombre se déshabilleDans les bras semblables des filles