La coquette
Elle habite le musee de sa jeunesse evanouieElle propose un biscuit on dit non elle dit siElle a retire tous les miroirsElle evite son reflet ne veut plus se voirElle vit entouree de photos du passeSon visage d'alors, son tresor, son tropheePeau de peche au tissu tendu de satinMais le temps se depeche et reprend son bienLes plus jolies fleurs ternissent et se fanentLes jeunes filles qu'ont de la chance deviennent de vieilles femmesSa peau froissee c'est un drap qu'on agrippeUn mouchoir pour pleurer son mari qui nous quitteUn trait sur son front pour chacun de ses garconsEt les paupieres fripees ses enfants qui s'en vontSes mains qui se deplient sont des araigneesQui font peur aux petits mais rassurent leurs ainesLes trainees aux coins des yeux sont le lit des fleuvesOu s'ecoulent peu a peu les larmes des veuvesElle dit que les annees ecrivent sur les visagesEt que les ratures encombrent la pageProfitons du beau temps avant l'averseElle tue le temps avant l'inverseElle refuse et regrette, elle est vieille maintenantEn excuse, elle repete, elle etait belle avantMais les plus jolies fleurs ternissent et se fanentLes jeunes filles qu'ont de la chance deviennent de vieilles femmesQui ont la beaute des pyramides ou du LouvreLa beaute des montagnes, des glaciers qui les couvent.