Les sabots
Je suis venu de la campagneOù j'ai laissé mes deux sabotsJe suis venu de la campagneOù j'ai laissé tendre Margot
Suis parti battre la campagnePour y montrer mes oripeauxSuis parti battre la campagnePour y chercher d'autres Margot
En chemin fis la connaissanceDe trois voyous du meilleur lotIls étaient trois, nous fûmes quatreJe me battis comme un héros
J'ai pillé et volé sans cesseJusqu'au jour où las des assautsPour les beaux yeux d'une princesseJe mis en fuite les trois marauds
La fortune comme la misèreNe vous lâchent pas de sitôtÀ la princesse j'eus l'heur de plaireOn me conduisit au château
On écrivit une légendeRépandue à tous les échosDepuis la Savoie jusqu'aux FlandresMon nom claquait comme un drapeau
Et dès la première campagneLa chance me sourit aussitôtOn me fit Comte de BretagneMaître de Brest et Landerneau
Tous ces honneurs vite pesèrentSur mes épaules et le cœur grosJe ne songeais qu'à m'en défairePour accourir jusqu'à Margot
Par pitié, ma belle princesseRendez-les-moi mes deux sabotsMon pauvre cœur est en détresseDepuis que j'ai perdu Margot
Par pitié, ma belle princesseRendez-les-moi mes deux sabotsJe ne suis rien, je le confesseJe suis né là dans le hameau
Par pitié, ma belle princesseRendez-les-moi mes deux sabotsJe ne suis rien, je le confesseJe suis né là dans le hameau