La chaleur
C'est le soir et le vent s'est levédans les ruelles où la poussière vole.Aiii, c'est l'heure où vont danserceux que la chaleur ne peut laisser.C'est un endroit où on voitcourir dans les veines,cette chaleur.
Et Marie aiguise son regard.Elle a vu ce qui vient de nulle part.Elle a crispé la main sur la lame.Attention à la blessure madame.Ooh mais on n'sent pas la douleur,sinon dans les coeurs,cette chaleur.
C'est ce démon dans son sang à elle,Qui a rongé lentement ses ailes.Aii, c'est dans le ventre là.Marie sait ce qui arrivera.Dans cet endroit où on laisse aller.Elle se lève,et prendson arme.Si blanche,c'est pourcrever! Le corps de ce fils de pute!Si blanc, pendant qu'il en est,encore temps, allez respire bien,avance, encore, mais avance.Il n'sentira pas la douleur.Peut-être la peur,cette chaleur.
Sous les draps, trop blancs,l'auréole grandit. C'est le sang.Et Marie a les yeux qui brillent.Elle part sur les rails de tramways.Elle court, légère, légère.Et la pluie lave les rues.Et la pluie lave ses mains.Elle est propre, et enfin,Cette chaleur.