Marly-Gomont
Dédicacé à tous ceux qui viennent des petits patelins,Ces petits patelins paumés pour qui personne n'a jamais rappé,Même pas un flow,Ces petits patelins paumés que même la France elle sait pas qu'ils sont là chez elle,Les petits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault.
Je m'appelle KaminiJe viens pas de la té-ciJe viens d'un petit village qui s'appelle Marly-GomontAlors qu'on monte sur le beat hein, le beat hein qui faitTa da da da din
À Marly Gomont, y a pas de béton65 ans la moyenne d'âge dans les environsUn terrain de tennis, un terrain de basketTrois jeunes dans le village donc pour jouer c'est pas chouetteJe viens d'un village paumé dans l'Aisne, en PicardieFacilement 95 % de vaches, 5 % d'habitantsEt parmi eux, une seule famille de NoirsFallait que ce soit la mienne, putain un vrai cauchemarJ'ai dit à mon père : « On aurait pu aller s'installer à Moscou, non ?On aurait pas trop été dépaysé par la température ni par les gens. »Il m'a répondu : « Hé et comment ça, mais tu te moques de moi, toi ?Mais ça va aller hein. »Tu parles, j'avais 6 ans, premier jour d'école et ben j'ai chialéÀ cause de ces petits cons là-bas, t'sais comment y m'appelaient ?« Hé bamboula, hé Petito, hé bamboula, hé le noiraude hé ! »Dans la bouche des enfants réside bien souvent la vérité des parents
Refrain :Je viens pas de la citéMais le beat est bonje viens pas de PanameMais de Marly-GomontY a pas de bitume là-basC'est que des pâturesMais cela n'empêche que j'ai croisé pas mal d'ordures
À Marly-Gomont, les gens y parlent pas verlan« Y parlent à l'endroit, comme ça c'est bien suffisant ! »Des fois, i' t'aiment bien« J'aime pas les Arabes hein, J'aime pas les Noirs,Mais toi je t'aime bien, même que t'es noir. »De temps en temps, y font de la politique aussi, avec plein de philosophie« D'façon, moi je dis, tous des pourris hein ! »Dans les petits patelins, faut pas être cardiaque, ah ouais sinon t'es mal,Faut traverser vingt villages, en tout 50 bornes, pour trouver un hôpital que dalle,Là bas y a rien, c'est les pâturesDes fois y a un match de foot le dimancheLe stade, c'est une pâtureSur lequel les lignes sont tracées, les buts sont montés...Et les filets ?Dans l'équipe du coin, y a toujours un mec qui se fait surnommer Kéké« Allez Kéké, allez Kéké ! »Si c'est pas Kéké, dans l'équipe d'en face, y a toujours un mec qui s'appelle Biquette« Allez Biquette, allez Biquette ! »
Une journée type dans le coinLe facteur, un tracteur et rien...'Fin si une vache de temps en temps
Refrain (x2)
Et à l'école maternelle, j'étais le seul BlackEt dans le putain de collège, j'étais le seul BlackEt dans le putain de lycée, j'étais le seul Black,De la maternelle au lycée, toujours autant de claquesQui se perdaient dans la nature ou dans la raisonPapa me disait toujours : « C'est bien, faut pas se battre, hein fiston. »Mais moi je voulais me révolter, mais là bas, y a rien à cramerY a qu'un bus pour le lycée, c'est le même pour le centre aéréPas la peine d'aller brûler la voiture du voisin,Les gens ils en ont pas, ils en ont tous des mobylettesEn plus la boulangerie, elle est à 8 kilomètres8 kilomètres, tout les matins, à mobylette !Il est parti où Vincent ? il est parti en catimini ?« Ah ben non, pas de ça chez nous hein, il est parti en mobylette hein. »Parti en mobylette hein ? le métro des petits patelinsC'est le beat hein, le beat hein qui faitTa da da da din,
Dédicacé à tous ceux qui viennent des petits patelins,Les petits patelins paumés où c'est la misère,Là où y a rien à faire, là où tout est vert,Ces petits patelins paumés que personne ne connaît, même pas Jean-Pierre Pernault
Refrain (x4)